Reportage - 06 Oct 2021
Retour sur le Brussels Games Festival, édition 2021
Rencontre avec Charlotte Van Driessche, organisatrice
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Chaque année, le dernier week-end d’août, c’est l’effervescence dans le milieu ludique bruxellois. Et pour cause : le BGF, Brussels Games Festival, fait place au jeu de société en accueillant jeunes et moins jeunes 32 heures durant. En 2021, après plus d’un an de crise sanitaire, l’équipe a misé sur une édition « on tour », décentralisée, dans plusieurs lieux à Bruxelles. Retour sur cette édition particulière avec Charlotte Van Driessche, organisatrice de l’événement.
Qu’est-ce que le BGF et quels sont ses objectifs ?
Le but du Brussels Games Festival est de promouvoir le jeu sous toutes ses formes auprès du grand public. On y retrouve les jeux de plateau bien sûr, mais également les party games, les jeux de figurines, les jeux éducatifs, les jeux en bois, les jeux de rôle, les jeux du monde ou encore les escape games.
Il y a également les activités spécialement mises sur pied pour l’événement : des tournois et des conférences, une bourse aux jeux – un incontournable du BGF ! – et une « protozone » qui permet à tous de découvrir des créations qui ne sont pas encore éditées.
En organisant ce festival, notre volonté est de proposer des instants de rencontre et de partage entre le grand public et les acteurs du milieu du jeu, que ce soient les auteurs, les éditeurs ou encore les ludothèques. Quant au programme, il s’inscrit chaque année dans une dynamique culturelle, d’éducation permanente et de cohésion sociale.
Cette année, nous avons mis en avant le thème du « transmédia ». En effet, le jeu se raconte aujourd’hui sur de multiples supports. Différentes questions se posent alors : comment l’expérience ludique peut-elle être prolongée par les nouvelles technologies ? Cela rend-il le jeu plus ou moins accessible ? Le jeu est-il plutôt un moyen de communication ou un outil promotionnel ? Autant de questions qu’on aborde avec nos invités dans des conférences que vous pouvez d’ailleurs revoir en replay !
Entre un BGF classique et un BGF « on tour », qu’est-ce qui change au niveau de l’organisation ?
L’organisation d’un BGF « on tour » est vraiment très différente car depuis la création du festival en 2013, beaucoup d’automatismes étaient mis en place. Il a donc fallu reconsidérer le concept et se réinventer, un challenge à la fois intellectuel… et humain ! Cela m’a d’ailleurs appris beaucoup de choses sur la gestion d’une équipe à distance et la coordination d’un festival par écrans interposés !
La plus grosse difficulté a ensuite été de créer un programme cohérent et qui tienne la route. Des idées, on en a 1000 par an mais par la suite, il faut faire les bons choix. On a eu des craintes jusqu’au jour J : la peur d’avoir loupé quelque chose, d’avoir visé trop haut ou trop bas avec toujours cette incertitude liée au Covid.
Et à Bruxelles, on a joué dans combien de lieux ?
On a compté 18 lieux où il était possible de jouer, de Ixelles (le Dé joueur, l’Espace Lumen, Le Grenier d’Elvire, le Meltown) à Anderlecht (Les Saigneurs du Chaos), en passant par Watermael-Boitsfort (la ludothèque de l’Espace Paul Delvaux), le centre-ville (le Kings & Queens) et le Bar à Jeux de Saint-Gilles pour n’en citer que quelques-uns ! D’autres lieux et associations ont également souhaité faire partie de l’aventure, en proposant des chasses aux trésors, des jeux de piste, des enquêtes immersives et de cohésion d’équipe. Cela proposait un large panel au public des dimensions que le jeu peut revêtir : tout le monde pouvait s’y retrouver, le temps d’une après-midi ou d’une soirée.
Combien de jeux étaient proposés en démo au total ?
La réponse est BEAUCOUP [rires] ! Étant donné qu’il y avait 3 bars à jeux, un club de jeux, une ludothèque et 8 éditeurs sur place, il était possible de tester plus de 1000 jeux différents, dont 35 exclusivités. Quelques auteurs et éditeurs comme Thierry Saeys (Association 10 dés) et Etienne Espreman (éditeur de Geek attitude Game) nous ont d’ailleurs fait l’honneur de venir présenter leurs dernières créations. Et être à nouveau au contact du public, pour eux, cela n’a pas de prix.
Pour cette édition spéciale, le public était-il au rendez-vous ?
Les années précédentes, le festival se déroulait dans le Parc du Cinquantenaire, et nous avions la présence de nombreux visiteurs de passage qui découvraient notre événement en même temps que la ville. Cette année, on peut dire que ce sont plutôt les connaisseurs qui se sont déplacés, en famille ou entre amis. Étant donné le caractère très délocalisé du festival, il est assez compliqué d’évaluer de manière précise le nombre de participants. On estime qu’environ 2000 personnes sont venues jouer sur l’ensemble du weekend, sans compter tous ceux qui ont participé à la version « online » (protozone, tournois, conférences, etc.) de l’événement.
Quel est le point positif de cette édition ?
Cette édition nous a permis d’élargir nos partenariats et je pense que certains vont même se consolider pour les prochaines éditions, « classiques » ou « on tour » ! Cette confiance accordée à notre festival nous fait vraiment chaud au cœur !
Côté équipe, après un an à travailler presque exclusivement en visio, nous avions prévu un moment à l’ouverture du festival pour tous nous retrouver, avec les bénévoles, ce qui n’a jamais eu lieu lors d’une édition classique… La Covid a changé notre manière de voir et de faire et lorsqu’on a l’occasion de se voir en chair et en os, on en profite vraiment ! C’était magique !
Y a-t-il un moment lors de ce festival que tu gardes particulièrement en mémoire ?
Le vendredi soir, nous avons organisé à La Luck, une brasserie ludique ixelloise, une soirée spéciale pour le tirage au sort de la tombola organisée par Meeple Solidaire. Celle-ci permettait de récolter de l’argent pour acheter des jeux neufs à offrir aux écoles et aux familles sinistrées.
Après quasiment deux mois d’échanges réguliers avec une partie de l’équipe de Meeple Solidaire, cette soirée nous a permis de nous rencontrer et de nous retrouver tous ensemble. Un moment très agréable pour démarrer le festival, riche en émotions et en relations humaines car cette opération faisait vraiment sens pour nous. Au total, près de 3000 euros ont été récoltés. La prochaine étape, c’est maintenant de préparer des colis puis de les répartir et les distribuer en fonction des besoins des différentes zones géographiques.
As-tu une petite anecdote personnelle à nous raconter ?
Le samedi après-midi, j’ai croisé quelqu’un sur le festival qui m’a reconnue tout de suite… Pour lui, je suis « la fille qui a mangé 2 desserts à La Luck lors de la soirée Meeple Solidaire ! » Cette anecdote me plaît beaucoup car je suis une grande fan de desserts et je trouve que cette description me colle à la peau [rires !].
Ludeo remercie Charlotte Van Drissche pour son enthousiasme et son temps. En attendant l’édition 2022, retrouvez toutes les activités du Brussels Games Festival :
- Sur Youtube
- Sur Facebook
- Sur leur site Internet
Crédits des photos ci-dessus : Brussels Games Festival