Push’em up, un jeu pousse-café

Un jeu de majorité simple et décalé

Dans Push’em up !, on « tape la carte » à coup de super-héros décalés. L’objectif : se faire remarquer en étant présent et en étant le plus fort dans un maximum de rangées de cartes en fin de partie.

A son tour, le joueur peut poser une ou plusieurs cartes (valeur de 0 à 9) sur une des rangées disposées sur la table : soit à la suite d’une autre s’il est tout juste inférieur ou supérieur de 1, soit en recouvrant (et donc en faisant disparaître) une carte adverse si vous avez exactement la même valeur en main.

Un pouvoir combinatoire de super-héros vous permet de poser d’un coup des paires ou des mini-suites de cartes et précipiter ou contrôler ainsi la fin de la partie. Et comble du raffinement : la fameuse carte « Push ! » vous permet même de faire glisser la dernière carte d’une rangée pour recouvrir l’avant dernière… une autre manière très élégante de faire disparaître les cartes de vos adversaires.

Un choix restreint mais cornélien

Avec une main réduite de 3 cartes seulement, vous n’êtes jamais noyé quand vient votre tour. Le choix est cadré et vous pourrez vous concentrer sur la juste décision à prendre. Souvent, ce choix est cornélien : prendre le risque de se positionner sur telle ou telle nouvelle rangée ou consolider sa présence sur une autre ? Se protéger ici ou « attaquer » là ? Et quel sera le retour de flamme ?

Car on joue « jeu caché » sans jamais être sûr des ripostes potentielles des autres joueurs. Certains comptent les cartes, d’autres la jouent au bluff… voire à l’intimidation. Entre les effets d’annonce et les non-dits, il faut alors garder son sang-froid pour ne pas s’acharner sur une seule rangée et négliger les autres sur lesquelles un 3^e larron chafouin pourrait jouer tranquillement sans être inquiété.

Humour et allusions au cœur des illustrations

Cette riche interaction offre beaucoup de relief au jeu. Aucun tour ne se ressemble et Push’em up ! monte en intensité quand on voit pointer la fin. Super-héros oblige, rien n’est jamais joué car les inversions de majorités vont crescendo, provoquant de savoureux retournements de situation. Une ambiance grandement portée par l’illustration des personnages croqués avec beaucoup d’humour et bourrées de subtiles allusions. De quoi amuser les plus grands et séduire les plus jeunes.

Une des illustrations du jeu Push’em up !

Hasard du calendrier ou confluence des talents, on retrouve Alexandre Droit aux manettes de « Push’em up ! », le co-auteur de « Dream on ! » chroniqué il y a peu. Issu comme son éditeur de la très dynamique sphère ludique lyonnaise, cet auteur attachant convainc à nouveau sans effets de manche et toute en finesse.

Partout vous allez « pusher »

Au pays du Côtes-du-rhône, si ce jeu était du vin, on le dirait bien charpenté. Servi par la force tranquille d’une mécanique interactive, il reste en bouche avec une saveur de « reviens-y » qu’on aura souvent envie de goûter ou de faire goûter à ses amis et à sa famille. Assis à une terrasse, en vacances ou à la pause, les super-héros se déchaînent, les parties s’enchaînent !